La cytisine comme aide au sevrage tabagique : efficacité, mode d’action et effets secondaires

Arrêter de fumer est un défi complexe, tant sur le plan physique que psychologique. Parmi les aides au sevrage, la cytisine s’impose comme une alternative naturelle et efficace aux traitements classiques comme la nicotine ou la varénicline. Cette molécule, extraite des graines du Cytisus laburnum (cytise à grappes), est utilisée depuis des décennies en Europe de l’Est et gagne aujourd’hui en reconnaissance dans de nombreux pays. Comment fonctionne-t-elle ? Est-elle vraiment efficace ? Quels sont ses effets secondaires ?


La cytisine est un alcaloïde végétal qui agit sur les récepteurs nicotiniques du cerveau. Elle a été utilisée pour la première fois dans les années 1960 en Bulgarie sous forme de comprimés vendus sous le nom de Tabex. Ce traitement est reconnu pour son efficacité dans le sevrage tabagique, tout en étant moins coûteux et mieux toléré que d’autres substituts comme la varénicline.


Le tabac contient de la nicotine, une substance hautement addictive qui se fixe sur les récepteurs nicotiniques du cerveau. Cette activation provoque la libération de dopamine, responsable de la sensation de plaisir et de bien-être qui encourage le fumeur à poursuivre sa consommation.

La cytisine agit en imitant partiellement la nicotine, mais avec une intensité plus faible. Elle se fixe sur ces mêmes récepteurs et bloque l’accès à la nicotine, réduisant ainsi le plaisir associé à la cigarette. Son mécanisme repose sur trois effets principaux :

Lorsque l’on arrête de fumer, les récepteurs nicotiniques privés de nicotine entrent en état de manque, entraînant des symptômes de sevrage tels que l’irritabilité, l’anxiété, les troubles du sommeil ou encore l’envie impérieuse de fumer. La cytisine stimule légèrement ces récepteurs, atténuant les effets du manque sans les supprimer totalement. Cette stimulation contrôlée permet une transition plus douce vers l’arrêt définitif.

L’un des aspects les plus difficiles de l’arrêt du tabac est la sensation de plaisir que procure la cigarette. La cytisine bloque l’accès de la nicotine aux récepteurs nicotiniques, empêchant ainsi l’effet récompensant de la cigarette. De cette manière, même si une personne fume pendant le traitement, elle ne ressent pas le même plaisir qu’auparavant. La cigarette devient alors moins attrayante, ce qui aide à briser l’association entre tabac et satisfaction.

L’un des avantages majeurs de la cytisine est son mode d’administration décroissant, qui permet un arrêt progressif du tabac en l’espace de 25 jours. Contrairement à un arrêt brutal qui peut provoquer des symptômes de sevrage intenses, la cytisine suit une réduction progressive de la dose, ce qui habitue progressivement l’organisme à fonctionner sans nicotine. Ce protocole permet à l’utilisateur de se détacher de la cigarette de manière plus naturelle, tout en limitant les désagréments liés au manque.


La cytisine fait ses preuves depuis plusieurs décennies comme aide au sevrage tabagique, et les recherches récentes confirment son efficacité comparable aux traitements les plus connus, voire supérieure à certains substituts nicotiniques.

Plusieurs études de grande envergure ont été menées pour évaluer l’impact de la cytisine sur l’arrêt du tabac.

👉 Une étude publiée dans le New England Journal of Medicine a démontré que la cytisine double les chances d’arrêter de fumer par rapport à un placebo. Après un suivi de 12 mois, 27 % des participants ayant pris de la cytisine étaient encore non-fumeurs contre seulement 13 % dans le groupe placebo.

👉 Une autre recherche menée par l’Université d’Oxford a comparé la cytisine avec la varénicline (Champix). Résultat ? La cytisine s’est révélée aussi efficace, mais avec moins d’effets secondaires comme les nausées ou les troubles du sommeil.

👉 Contrairement aux patchs et gommes nicotiniques, la cytisine agit rapidement et son protocole de traitement est plus court (25 jours contre plusieurs mois pour d’autres substituts).

Le tableau ci-dessous illustre l’efficacité des différentes méthodes d’arrêt du tabac sur une période de 12 mois.

MéthodeTaux de réussite après 12 mois
Sans aide (volonté seule)5 %
Substituts nicotiniques (patchs, gommes, etc.)15 – 20 %
Varénicline (Champix)22 – 25 %
Cytisine22 – 27 %

📌 Taux d’arrêt du tabac avec la cytisine

MéthodeTaux d’arrêt après 12 mois
Sans aide (volonté seule)5 %
Substituts nicotiniques (patchs, gommes, etc.)15 – 20 %
Varénicline (Champix)22 – 25 %
Cytisine22 – 27 %

Le traitement suit un protocole précis, généralement sur 25 jours.

🔹 Jours 1 à 3 : 1 comprimé toutes les 2 heures (6 comprimés/jour)
🔹 Jours 4 à 12 : Réduction progressive à 5, puis 4 comprimés par jour
🔹 Jours 13 à 25 : Diminution progressive jusqu’à 1 comprimé/jour avant arrêt total

Le patient doit cesser complètement de fumer dès le 5ᵉ jour du traitement.


Bien que mieux tolérée que la varénicline, la cytisine peut entraîner certains effets indésirables chez certaines personnes.

Nausées ou troubles digestifs – Généralement légers et transitoires
Sécheresse buccale – Une bonne hydratation permet de limiter cet effet
Légers maux de tête – Disparaissent après quelques jours d’adaptation
Sensation de fatigue ou d’irritabilité – Liée au sevrage nicotinique plus qu’à la cytisine elle-même

Contre-indications
La cytisine est déconseillée en cas de :

  • Grossesse ou allaitement
  • Hypertension artérielle non contrôlée
  • Maladies cardiovasculaires sévères récentes
  • Insuffisance rénale ou hépatique avancée

La cytisine se distingue comme une solution efficace et accessible pour le sevrage tabagique, offrant des résultats comparables aux traitements les plus connus, mais avec moins d’effets secondaires et un coût bien plus abordable. Son principal avantage réside dans son action rapide : dès les premiers jours, elle réduit l’envie de fumer et atténue les symptômes de sevrage, rendant le processus d’arrêt plus supportable. Contrairement aux substituts nicotiniques, la cytisine ne contient pas de nicotine, ce qui évite tout risque de dépendance secondaire. Son protocole de 25 jours seulement permet un arrêt progressif et structuré, sans nécessiter une utilisation prolongée comme c’est souvent le cas avec les patchs ou les gommes. De plus, elle bloque le plaisir lié à la cigarette, empêchant la nicotine de stimuler le système de récompense du cerveau, ce qui réduit considérablement les rechutes. Enfin, la cytisine est un traitement d’origine naturelle, dérivé des graines de cytise, ce qui la rend plus attractive pour ceux qui préfèrent une alternative non synthétique. Son efficacité, sa tolérance et son faible coût en font un allié puissant pour tous ceux qui souhaitent en finir avec le tabac.


Bien que la cytisine soit une solution efficace, d’autres méthodes existent pour aider au sevrage tabagique :

MéthodeAvantagesInconvénients
Patchs, gommes nicotiniquesRéduction progressive de la dépendanceContiennent toujours de la nicotine
Varénicline (Champix)Très efficace, réduit l’envie de fumerNombreux effets secondaires (nausées, insomnies, dépression)
Bupropion (Zyban)Peut être efficace pour certains profilsRisque d’effets indésirables sévères
Sevrage brutal (volonté seule)Aucun médicament requisTrès faible taux de réussite (5 %)

La cytisine s’impose comme une alternative naturelle aux traitements classiques du sevrage tabagique. Son efficacité prouvée, son coût abordable et sa bonne tolérance en font une option particulièrement intéressante pour les fumeurs souhaitant arrêter sans substituts nicotiniques.

🔍 En résumé, la cytisine :

✔ Bloque l’effet de la nicotine et réduit l’envie de fumer
✔ Double les chances d’arrêt du tabac par rapport à l’absence de traitement
✔ Ne crée pas de dépendance et se prend sur une courte durée
✔ Est bien tolérée avec peu d’effets secondaires

1. La cytisine est-elle plus efficace que les patchs ou les gommes à la nicotine ?

Oui, plusieurs études ont montré que la cytisine double les chances d’arrêt du tabac par rapport à un placebo et offre des taux de réussite similaires, voire supérieurs, aux substituts nicotiniques. Contrairement aux patchs, elle n’induit pas de dépendance secondaire et agit plus rapidement.

2. Y a-t-il des effets secondaires à prendre en compte ?

La cytisine est généralement bien tolérée, mais certains utilisateurs peuvent ressentir de légères nausées, une sécheresse buccale ou des maux de tête en début de traitement. Ces effets sont temporaires et disparaissent souvent après quelques jours d’adaptation.

3. Peut-on fumer pendant le traitement par cytisine ?

Il est recommandé d’arrêter complètement de fumer dès le 5ᵉ jour du traitement. La cytisine bloque les récepteurs nicotiniques, rendant la cigarette moins agréable, ce qui facilite l’arrêt.

4. La cytisine est-elle adaptée à tout le monde ?

La cytisine est déconseillée aux femmes enceintes ou allaitantes, aux personnes ayant des antécédents de maladies cardiovasculaires sévères non contrôlées ou souffrant d’hypertension mal régulée. Un avis médical est toujours recommandé avant d’entamer le traitement.

5. Combien de temps dure le traitement et peut-on le refaire en cas d’échec ?

Le traitement dure 25 jours, avec une diminution progressive des doses. En cas d’échec, il est possible de le recommencer après une pause de quelques mois, idéalement avec un suivi médical ou un accompagnement psychologique pour maximiser les chances de succès.

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